En dépit d’une histoire de communautés religieuses qui remonte au XVIII siècle à Saint Sauveur en Rue, celle de la création d’un établissement dans la partie principale de notre bâtiment, prend ses origines dans les années 60.
En 1952, la Maison-Mère (c'est-à-dire notre bâtiment A actuel, soit le plus ancien) des Sœurs du Sacré Cœur de St Sauveur en Rue, devenue propriété des Sœurs de la Sainte Enfance de Lyon, héberge les plus âgées des Sœurs du Sacré Cœur qui s’y regroupe au terme d’une vie bien remplie. Pour autant, une partie du bâtiment reste vide… ; elle est alors disponible pour toutes sortes de services occasionnels fort utiles et appréciés en leur temps : cours ménagers pour jeunes adultes, logement du personnel de l’hospice (maison de retraite actuelle à St Sauveur), locations saisonnières… Mais la Congrégation de la Sainte Enfance rêve, pour cette maison, d’une œuvre au service des plus pauvres. Des contacts sont pris avec les autorités compétentes afin de connaître les besoins du département ou de la région. De ces démarches, il ressort que la création d’un I.M.P. (Institut Médico Pédagogique) pour très jeunes handicapés mentaux s’avère d’une grande importance, un seul établissement de cette catégorie existant alors dans le département de la Loire.
Dès lors, de 1963 à 1968, d’importants travaux sont entrepris pour aménager le bâtiment en vue de l’ouverture de l’I.M.P. pour 50 enfants "débiles profonds de 3 à 6 ans". Ces travaux d’aménagement exigent, outre la refonte totale du bâtiment existant, la surélévation de la partie mitoyenne avec le terrain communal et l’éclairement des pièces donnant sur ce terrain d’une part, et une zone de verdure suffisante autour de la maison pour les enfants d’autre part. Cette exigence impliquera d’ailleurs l’acquisition d’une partie du terrain communal qui prolonge le jardin de la Maison du Sacré Cœur.
Les démarches entreprises alors en vue de cette réalisation aboutissent à un accord entre la commune de Saint Sauveur en Rue d’une part, et les associations hospitalières de la Sainte Enfance et de Pommières, d’autre part.
Cet accord rend donc possible la construction de l’I.M.P. "Le Rosier Blanc".
Le 23 mars 1968, le Conseil d’administration de l’Association Hospitalière envisage l’ouverture du Rosier Blanc pour Mai 68, et le 21 Septembre 1968, il décide la date du 16 Octobre 1968 pour l’inauguration du bâtiment.
Le 11 Janvier 1970, le Conseil d’Administration constate le lent démarrage de l’œuvre et, afin d’assurer, dans l’immédiat, l’effectif suffisant, décide qu’une demande sera faite à la Préfecture de prolonger le séjour des enfants jusqu’à 7 ans.
Le 26 Janvier 1977, le Conseil d’Administration décide de procéder à des demandes de prolongations individuelles de séjour de 2 ou 3 ans pour les enfants susceptibles d’en bénéficier. Ces prolongations auront pour avantage de parer à un effectif toujours insuffisant, au point que la Congrégation de la Sainte Enfance se pose la question : « Comment faire vivre cette œuvre ? ».
Le 8 Juillet 1977, le Conseil d’Administration est informé par la Congrégation de la Sainte Enfance que la directrice en fonction laissera la direction en Septembre 1977. Afin d’assurer la continuité de l’œuvre, il parait souhaitable de solliciter l’aide d’une autre Association donnant une ouverture nouvelle avec possibilité d’un renouveau de recrutement. Contact est pris avec l’association des « Clos du Nid » qui parait intéressée. Plus particulièrement, c’est un prêtre, le Père OZIOL, qui est sollicité directement par les sœurs.
Ce dernier écrit en 1992, dans l’un de ses ouvrages : « Un des premiers Etablissements que je pus aider fut le Rosier Blanc.
Je n’étais pas un pestiféré pour tout le monde. Un jour je reçu une lettre des Sœurs de la Sainte Enfance à Lyon. Elles me demandèrent à être reçues et vinrent à Marvejols. Elles m’expliquèrent qu’elles avaient un Etablissement à Saint-Sauveur-en-Rue, près de Saint-Etienne, et qu’elles ne souhaitaient plus le diriger. Là, elles se dévouaient pour soigner et rééduquer des enfants handicapés mentaux.
Elles me supplièrent de les délivrer de ce fardeau insupportable. J’acceptai. Il fallut encore créer une nouvelle Association et trouver un Président. J’eus beaucoup de chance, car un de mes amis, le Commissaire Général Aubouy, accepta cette charge. Il l’a encore. Je souhaite que ce soit pour longtemps. Aujourd’hui, tout le monde est content : avec Gérard Lenormand nous pourrions chanter la «Ballade des gens heureux ».
Là-bas, je suis accueilli à bras ouverts. J’aimerais m’y rendre plus souvent. J’y retrouve un bon personnel sous la houlette d’un Directeur de poids. J’y retrouve des parents forts sympathiques, angoissés mais confiants. Ce sont eux qui me réconfortent parfois ! » .
Le 30 Août 1977 a lieu une rencontre entre délégués de l’U.N.A.P.H. (Union Nationale des Associations Pour Handicapés) « Clos du nid », le Conseil d’Administration de l’Association Hospitalière et la Supérieure Générale de la Congrégation de la Sainte Enfance. Il est alors décidé de : la création, sous l’égide l’U.N.A.P.H., d’une nouvelle association régie par loi de 1901 et comportant des membres de l’Association Hospitalière, pour assurer la responsabilité de la gestion et du fonctionnement de l’I.M.P., d’une part, et du passage d’une convention de gestion entre cette nouvelle association et l’Association Hospitalière, d’autre part.
Le 18 Février 1978, c’est la passation de l’administration et de la gestion du Rosier Blanc à l’U.N.A.P.H. L’Association Hospitalière reste propriétaire. Quatre de ses membres font alors partie de la nouvelle association, dont deux religieuses (Sœurs Cécile SEUX et Marie-Rose CHALAVON).
Le 13 Décembre 1979, un agrément est accordé pour que l’établissement accueille 48 enfants des 2 sexes débiles profonds et débiles profonds avec troubles associés.
Le 30 Novembre 1983, un agrément est accordé pour accueillir 48 enfants des 2 sexes de 3 à 20 ans débiles profonds avec ou sans handicap associé. L’établissement se transforme alors en Institut Médico Educatif (I.M.E.). Le « Jardin d’enfants » y est maintenu en prenant le nom de « Classe ». Celle-ci a pour objectif d’aider chaque enfant à se réaliser dans ses potentialités intellectuelles, manuelles, physiques et affectives en tenant compte de ses difficultés propres. Le niveau scolaire s’étend alors de la maternelle petite section jusqu’à un faible niveau de cours préparatoire. L’enseignement est toujours lié à ce que vit l’enfant. Il porte sur les acquisitions de base : lecture, écriture… et sur l’apprentissage de la communication.
Le 24 Juin 1994, du fait de la population qui vieillit, la création d’une Maison d’Accueil Spécialisée de 35 places, extérieure à l’établissement est autorisée par le C.R.O.S.S. (Comité Régional des Organismes Sanitaires et Sociaux). Ce projet ne verra pas le jour faute de moyens financiers et d’autorisation délivrées par la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales de la LOIRE.
Pourtant, du fait du maintien au titre de l’Amendement CRETON , des plus de 20 ans dans la structure de l’Institut médico Educatif LE ROSIER BLANC, la situation de la population au 31 Décembre 2002 était la suivante :
34 âgés de plus de 20 ans (+ âgé 32 ans)
14 âgés de moins de 20 ans (- âgé 11 ans),
soit 70,83 % a plus de 20 ans.
En Août 2002, à la suite du départ en retraite du directeur, un successeur est embauché avec pour missions à réaliser : la construction d’une extension au bâtiment principal, la transformation de l’établissement en une structure pour adultes, ainsi que l’adaptation de la structure aux normes légales actuelles (passage aux « 35 heures », application de la Convention Collective de 1951, réécriture du Règlement Intérieur, mise en place d’un Comité d’Entreprise, redéfinition du Projet Institutionnel, …).
L’association du Rosier Blanc a pour autant toujours pour finalité d’offrir aux jeunes adultes qu’elle accueille dans son établissement, un environnement médico-éducatif sécurisant et épanouissant. Il s’agit en effet d’aider chacun à développer une autonomie, à exprimer ses potentialités, tout en favorisant son bien-être et une ouverture au monde environnant (extraits du projet pédagogique de l’époque).
Ceci étant, le handicap crée de l’inertie. Aussi afin de palier à cela, il a été rapidement mis en place (dès Septembre 2002), des réunions d’Analyse de la Pratique professionnelle (A.P.P.). En effet, entendre les souffrances des soignants permet d’humaniser la prise en charge dans le cas d’handicaps très lourds. Vis-à-vis de cette inertie, il est essentiel, de notre point de vue, que le personnel médico-éducatif ait un espace de paroles où il peut élaborer ce que cela fait vivre d’être au contact de telles déficiences. Sur le plan narcissique, il y a peu de satisfaction, les progrès sont ténus ; il faut le plus souvent accompagner la régression et la fin de vie, et donner de l’importance au soutien des agents dans ce qu’ils peuvent ressentir comme un échec de leur accompagnement. D’ordinaire, les M.A.S. ont pour vocation d’accueillir des personnes dépendantes qui n’ont pu accéder à un minimum d’autonomie, et dont l’état nécessite une surveillance et des soins constants. Qu’elles soient considérées, en fonction des différentes classifications nosographiques comme : « polyhandicapées », « grabataires », « psychotiques », « profondément déficitaires », « arriérées profondes », « autistes », ces personnes ont toutes la particularité d’être atteintes de troubles graves, en lien à des pathologies diverses, dont les étiologies peuvent être d’ordre somatique ou psychique, voire combinées. Ces personnes présentent des atteintes motrices souvent sévères, une fréquente altération de leurs capacités cognitives et ont en commun un grand défaut d’autonomie et une dépendance relationnelle et sociale. Dés lors, le risque majeur est le désinvestissement, l’usure professionnelle, et parfois la dépression du soignant. Les acteurs du Rosier Blanc sont chaque jour confrontés à ces phénomènes. Ces professionnels doivent composer avec la gravité et la fixité des pathologies et des handicaps, la répétitivité des soins qu’ils induisent. Ils sont quotidiennement confrontés aux limites qu’oppose naturellement la déficience à leur engagement et à leur efficience. C’est donc en prenant en compte ce type d’éléments forts que nous avons tenté de répondre tant aux attentes de l’association et de son Conseil d’Administration, qu’à celles de la D.D.A.S.S.
Ainsi, en Novembre 2002, un Protocole d’Accord est signé avec les Partenaires Sociaux (Délégués Syndicaux CFDT et FO) confirmant la bonne application de la Convention Collective, les rattrapages de salaires sur 5 ans, ainsi qu’un plan pluriannuel de professionnalisation du personnel.
Le 22 Mai 2003, la Commission Nationale d’Agrément (C.N.A.) agrée l’accord du 3 mars 2003, sur la Réduction du Temps de Travail.
Lors du passage en C.R.O.S.S. le 23 Mai 2003, un agrément de Maison d’Accueil Spécialisée (M.A.S.) a été accordé à l’institution, qui depuis accueille officiellement des adultes. L’arrêté préfectoral du 18 Juillet 2003 a confirmé cette transformation. De ce fait, la « Classe » disparaît pour se transformer en un « Atelier d’éveil » encadré par la même professionnelle. Ce dernier contribue à la construction d’axes stratégiques de l’accompagnement autour desquels vont se construire les projets individuels de chaque résidant.
Le 19 Novembre 2003, un Permis de Construire est accordé pour la construction d’une extension de 2087 m2. La Déclaration d’Ouverture du Chantier (D.O.C.) sera signée le 17 Mai 2004.
En Janvier 2004 était embauchée une Chef de service (poste inexistant depuis 1983) afin d’organiser la gestion de l’équipe éducative. Pour un meilleur fonctionnement, ce cadre a réorganisé, en Avril 2004, les horaires de travail du personnel de ses équipes, dans le but de mettre en place des temps de réunion hebdomadaires.
Enfin, dans le but de préparer l’arrivée des résidants dans les nouveaux locaux (prévue pour Septembre 2005), en Juin 2004, un groupe de travail d’une quinzaine de personnes (issues des services éducatif, infirmier, para-médical, et de veilles de nuit) se réunissait pour la première fois avec un organisme extérieur ( A.F.O.R.E. : Action Formation Recherche) pour nous aider à réécrire le Projet Institutionnel de l’établissement. L’idée était alors de faire en sorte que ce groupe pose une réflexion à propos de la prise en charge des résidants. Plus simplement encore, il s’agissait d’évoquer, par écrit ce qui est fait par les équipes au quotidien, et ce qu’elles souhaiteraient faire demain… dans ces nouveaux bâtiments.
Le 20 Mai 2004, un nouveau Règlement Intérieur est signé et mis en place avec les Délégués du Personnel.
En Juin 2004, lors de l’Assemblée Générale Ordinaire, le nouveau Projet Institutionnel est adopté.
Le 16 Septembre 2004, lors de la réunion avec les Délégués du Personnel, le Comité d’Entreprise du Rosier Blanc est créé.
Le 9 Octobre 2004, Monsieur Michel MORIN, Préfet de la Loire préside la Cérémonie de Pose de Première Pierre de l’extension. La fin des travaux est envisagée pour Juillet 2005.
En Septembre 2005, à la suite d’un avis favorable de la Commission de Sécurité en Juillet 2005, nous prenons possession de nos nouveaux locaux.
En Juin 2006 s’est engagée une vaste opération de ré-humanisation de notre ancien bâtiment qui s’est terminée en Septembre 2007.
A cette occasion, Monsieur Christian DECHARRIERE, Préfet de la Loire ainsi que Monsieur Bernard BONNE, Président du Conseil du Conseil Général de la Loire, ont souhaité inaugurer cette restructuration en Novembre 2008, ce qui correspondait avec les 40 ans de l’établissement et les 30 ans de l’Association du Rosier Blanc.
Vous pouvez accéder au Livret de présentation, conçu pour l’occasion, en cliquant sur le lien suivant : brochure PDF